Après avoir suivi des études en réalisation à l’INSAS (1987-1991), et après quelques expériences comme régisseur adjoint, directeur de production et surtout 1er assistant réalisateur (notamment pour Chantal Akerman), Patrick Quinet fonde ARTÉMIS MÉDIA en 1992, société coopérative belge destinée à produire de manière alternative des courts-métrages et des documentaires.

Au début des années ’90, les quelques producteurs de cinéma sur le marché belge sont principalement des auteurs-réalisateurs-producteurs, oeuvrant quasi exclusivement pour leurs propres films: André Delvaux, Chantal Akerman, Marion Hänsel, Benoît Lamy…

C’est avec des films devenus des œuvres-cultes, tels que C’est arrivé près de chez vous, Toto le Héros ou encore Le maître de musique que l’on assiste à une véritable explosion dans notre cinéma national. Quelques structures de production – dont Artémis - apparaissent alors dans le paysage audiovisuel belge, se positionnant à part entière comme producteurs indépendants, tant au service de la créativité de nos cinéastes belges qu’au service de coproductions internationales diverses.

Ainsi, en janvier 1994, Patrick Quinet augmente le capital de sa coopérative, la restructure et la rebaptise ARTEMIS PRODUCTIONS SA., en partenariat avec SAMSA FILM, société de production luxembourgeoise qui, depuis lors, n’a eu de cesse de témoigner de sa fidélité.

Si la recherche de nouveaux talents dans les écoles de cinéma - au travers de la production de courts-métrages - est alors la première préoccupation d’Artémis Productions, Patrick Quinet se lance cependant dès 1995 dans la coproduction d’un téléfilm de la série Maigret et d’un long-métrage de fiction : Salut cousin ! de Merzak Allouache.

En 1997, Artémis entame sa première production déléguée : Max et Bobo de Frédéric Fonteyne. Parallèlement, d’autres coproductions avec la France voient le jour, ainsi que des productions exécutives, telle que Ma vie en rose d’Alain Berliner.

Conjointement au développement de documentaires et de courts-métrages, les longs-métrages ne vont pas tarder à s’enchaîner : après Harry Cleven, c’est au tour de Frédéric Fonteyne de tourner son deuxième opus, Une liaison pornographique. Primé à la 56ème Mostra de Venise (prix d’interprétation pour Nathalie Baye), et vendu dans le monde entier, ce film marque un tournant dans la filmographie d’Artémis Productions.

La politique d’Artémis se résume depuis lors en quelques axes : une volonté de développer des projets à une échelle internationale, et ce par l'intervention économique de plusieurs pays européens ; une volonté culturelle d'enrichissement de nos productions par des intervenants aux sensibilités différentes et une volonté de positionner chaque film belge dans sa dimension européenne, sans nier ses spécificités. La ligne éditoriale d’Artémis est d’allier l’audace à la rentabilité, en privilégiant la diversité des approches cinématographiques. L’éclectisme de ses choix est avant tout guidé par la personnalité des auteurs et la qualité des projets soumis, qu’il s’agisse de films de genre ou de films d’auteur. Cette diversité se traduit notamment par une grande attention portée au travail d’écriture des auteurs et scénaristes, fondement de la politique de développement d’Artémis.

En 2003, il crée la société de production de droit français LIAISON CINEMATOGRAPHIQUE, aux côtés de Samsa Film (Luxembourg), Entre chien et loup (Belgique) et Nord-Ouest Production (France).

En 2005, Artémis Productions reçoit une Mention spéciale du Jury au Grand Prix Entreprendre organisé par la Chambre de commerce et d’industrie de Bruxelles et l’Union des Entreprises de Bruxelles.

En 2007, ARTEBIS SPRL voit le jour. Société de production exécutive et de distribution, Artébis distribue depuis lors les films du catalogue d’Artémis, seul ou, le plus souvent, en co-distribution avec CINEART.

Depuis le début des années 2000, on a assisté chez Artémis à l’éclosion d’oeuvres majoritaires belges réalisées par Frédéric Fonteyne, Harry Cleven, Philippe Boon et Laurent Brandenbourger, Geneviève Mersch, Alain Berliner, Dominique Standaert, Stefan Liberski, Gilles Béat, Philippe Van Leeuw, Bernard Bellefroid, Chantal Akerman, Lucas Belvaux, Jung et Laurent Boileau, Vincent Lannoo… Le cinéma flamand occupe également une place de choix dans la filmographie d’Artémis, avec des auteurs tels que Miel Van Hoogenbemt (Man zkt vrouw), Caroline Strubbe (Lost Persons Area), Geoffrey Enthoven (Meisjes), Michaël Roskam (Rundskop), Bas de Vos (Violet) et Joël Vanhoebrouck (Brasserie Romantiek).

Parallèlement au développement de projets belges, Artémis a créé des liens privilégiés avec une série de sociétés de productions étrangères : outre SAMSA FILM et NORD-OUEST déjà cités, épinglons entre autres AGAT FILM, MK2, UGC, GAUMONT, LUCKY RED… Grâce à tous ces partenaires et après 20 ans d’existence, le catalogue d’Artémis s’est considérablement enrichi au contact d’auteurs internationalement reconnus tels que Benoît Jacquot, Amos Gitai, Elia Suleiman, Abdellatif Kechiche, Jacques Doillon, Abbas Kiarostami, Nabil Ayouch et bien d’autres encore, et comprend également, pour ne citer que quelques exemples, Les portes de la gloire de Christian Merret-Palmair, Jeux d’enfants et L’âge de raison de Yann Samuell, Une hirondelle a fait le printemps et Joyeux Noël de Christian Carion, OSS 117 de Michel Hazanavicius, JCVD de Mabrouk El Mechri, Mon pire cauchemar de Anne Fontaine, Möbius d’Eric Rochant, Eternité de Tran Anh Hung, Pas son genre et Chez Nous de Lucas Belvaux, The Danish Girl de Tom Hooper, I Am Not Your Negro et Le jeune Karl Marx de Raoul Peck... Retrouvez la filmographie complète d’Artémis Productions ici.

Aujourd’hui, avec à son actif plus de 150 titres produits et coproduits, Artémis Productions est l’une des plus importantes sociétés de production en Belgique.

Mais encore…

Parallèlement à son travail de producteur, entre 2001 et 2015, Patrick Quinet occupe la fonction de Président de l’Union belge des Producteurs Francophones de Films (UPFF). A ce titre, et en étroite collaboration avec le Ministère belge des Finances, il oeuvre à la création d’un tax shelter belge, et participe aux différentes réformes du système, dont la plus importante est exécutoire depuis 2015.

En 2010, à l’initiative du Secrétaire Général de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Frédéric Delcor, et avec le soutien notamment de BeTV, du FIFF, de la Fédération Wallonie – Bruxelles, la Fondation Magritte, l'UPFF, Profirst, Pro Spere , Ciné Télé Revue, l’ACADÉMIE ANDRÉ DELVAUX est créée. Baptisée du nom d'un des plus grands réalisateurs de l'histoire du cinéma belge, et avec à sa tête Patrick Quinet et Luc Jabon (Président de la Fédération des Auteurs Pro Spère), l’Académie André Delvaux se veut un outil de promotion du cinéma belge francophone, tant à l'échelle nationale qu’internationale. Ce projet se matérialise dans la Cérémonie des MAGRITTE DU CINÉMA, qui, à l’instar des César français et des Oscars américains, récompensent les talents les plus marquants. La première cérémonie des Magritte du Cinéma s'est tenue dans la grande salle du Square, au cœur de Bruxelles, le 5 février 2011.

Patrick est également membre du Conseil d’Administration de la Cinémathèque Royale de Belgique qui contribue à la diffusion et à la protection du patrimoine cinématographique belge.

Enfin, à l’initiative de Patrick Quinet, Luc et Jean-Pierre Dardenne, Stephan De Potter, et avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles, un nouveau complexe de 4 salles de cinéma a ouvert ses portes en février 2018 : Le Palace, en plein cœur de Bruxelles.